Nous présentons ici une sélection des terriers que nous avons expertisés, puis vendus pour le compte des
propriétaires.
Nota bene : mon neveu me demande s'il y a des renards ou des blaireaux dans les terriers ... Je précise donc qu'ici,
un terrier n'est pas la maison de "nos amis les animaux de la forêt " : c'est un registre manuscrit dans lequel étaient décrites les propriétés terriennes tenues par différentes personnes. Merci
Thibault !
Les terriers sont une des sources les plus précieuses pour l'histoire de nos villages, de nos petites contrées. Chaque
parcelle de terre y est précisément décrite : nom de son tenancier, cens ou rente auxquels elle est tenue, confins, surface, plantations etc.
Ces documents permettent de retracer l'utilisation agricole des terres, parfois sur quelques siècles. Ils sont
particulièrement utiles pour l'histoire des familles, car pour le chercheur ils prennent en quelque sorte le relais des registres paroissiaux : là où les plus anciens registres paroissiaux
remontent au XVIe siècle, on peut trouver des terriers du XVe.
Les terriers ont malheureusement souffert de ces hordes de bourgeois imbéciles et d'avocats ratés qui, sous couvert
d'élection, ont tyrannisé la France à partir de 1789. Un décret du 17 juillet 1793 a même ordonné que les terriers soient rassemblés dans chaque municipalité, pour y être brûlés sur la place
publique lors de cérémonies ridicules où quelques abrutis avinés, hurlant et trébuchant autour du feu sacrilège
où s'anéantissait notre mémoire commune, prétendaient célébrer ainsi l'avènement d'un "peuple régénéré" !
Hélas, en brûlant les terriers, parfois vieux de trois ou quatre siècles, ce n'était pas la féodalité qui était abolie :
c'était l'histoire du peuple ! Car dans ces vieux terriers, ce n'étaient pas les généalogies seigneuriales que l'on trouvait : c'était la vie, la propriété et le travail de huit ou dix
générations de paysans, de vignerons, d'éleveurs, de meuniers, de journaliers, de bergers, de laboureurs !
Heureusement, il s'est trouvé des gens intelligents qui ont désobéi à ces décrets tyranniques, et qui ont caché et protégé
ces terriers au risque de leur vie ! Car il ne faisait pas bon, durant ces heures les plus horribles de notre histoire, de faire mine de désobéir aux lois censées être l'expression de la volonté
générale !
Ces terriers que la révolution avait ordonné de brûler, la république les achète aujourd'hui aux descendants des gens à qui elle aurait fait couper la tête si l'on avait découvert qu'ils les avaient conservés ! Ce n'est que
justice. On peut toujours rêver que ladite république reconnaisse ses torts, demande pardon au peuple, et dise merci à ceux qui lui ont désobéi !
Terrier et reconnaissance
passés au profit de Pierre, évêque de Maguelonne, comte de Melgueil & Montferrant, dans les lieux suivants : château de Roquette, Saint Pierre de Valfenis, de Froget, Saint Étienne de
Viols, château de Londres, Saint Martin de Londres, Sainte Marie de Londres, Saint Baudille de Putois. 1416.
Registre manuscrit in-folio, 105 feuillets de parchemin.
Vendu 3 600 euros lors de la vente aux enchères organisée à Drouot le 1er
juillet 2003.
Fragment du terrier du monastère de Mauriac, ordre de Saint-Benoît, au diocèse de Clermont. 1474.
Sept grandes lettrines.
Vendu 2 250 euros, en juin 2002.
Terrier de la seigneurie de Challes (actuellement département de l'Ain), pour Laurent de
Gorrevod. 1509-1515. Gros registre manuscrit, de plus de 800 feuillets.
Cédé 16 000 euros aux Archives départementales de l'Ain, en
2008.
Terrier de la seigneurie de Collonge la Madeleine (actuellement département de Saône
et Loire), pour Pierre Ailleboust. 1530. Registre manuscrit, de 277 feuillets.
présenté à la vente aux enchères du 25 juin 2011, chez
maître Millon (Quartier Drouot, salle VV).
Terrier pour François de Chaussin, pour Chilly le Vignoble, Collans, Courbouzon, Frébuans, Trénay, Saint
Laurent la Roche, Millet, Condamine, Montmorot, Rotalier, Grusse, Sainte-Agnès, Vercia, Paisia, Bonnaisod et Cesancey.
1557.
Gros registre de 466 feuillets de papier. Nombreuses lettrines.
Vendu 3 000 euros lors de la vente aux enchères organisée
à Drouot le 20 mars 2002.
Terrier et aveu de la principauté de Joinville, rendu au Roi par Henry de Lorraine, duc de Guise et prince de
Joinville. 1576 (copie faite en 1750).
Gros registre manuscrit, 754 feuillets.
Vendu 1 500 euros (vente aux enchères à Drouot, juin 2002).
Acquis par l'État.
Terrier et aveu du comté d'Eu, rendu au Roi par Henry de Lorraine, duc de Guise et de
Chevreuse, prince de Joinville, comte d'Eu. 20 mai 1585.
Registre manuscrit.
Estimé 1 000 euros en 2002.
Terrier de la seigneurie du
Pouzin (Vivarais). 1611-1615.
Vendu 4 200 euros lors de la vente aux enchères organisée à
Drouot le 29 mai 2009. Acquis par l'État.
Chartrier-terrier de la seigneurie de La Chaussaire (Mauges) 1624-1675.
Vendu 4 000 euros lors de la vente aux enchères organisée à Drouot le 19 mars 2010. Acquis par l'État.
Terrier pour le grand-prieur d'Auvergne, aux lieus de Pous, de Varennes et de Concorres, à cause de la commanderie de Saint Jean de la Chevalerie
du Puy en Velay. 1628.
Registre manuscrit.
Vendu 620 euros (vente aux enchères à Drouot, juin 2002).
Terrier de la maison de Tartifume et
dépendances (Anjou). 1664-1774.
Registre manuscrit.
Estimé 1 000 euros en 2002.
Terrier et dépouillement des
reconnaissances des tenanciers du patrimoine, en faveur de Messire François de Gordièges seigneur de Mazières.
1668.
Registre manuscrit, 123 feuillets.
Vendu 900 euros en 2002.
Terrier de la châtellenie de Hérisson. 1679-1682.
Registre manuscrit, 964 pages. Plus un plan en couleurs.
Vendu 1 900 euros (vente aux enchères à Drouot, le 3 juin
2002).
Champagne. Terrier du duché de Châteauvilain.1703-1718.
Registre in-folio, 1075 pages; relié en peau de daim.
Vendu 2 000 euros (vente aux enchères à Drouot, 3 juin
2002). Acquis par l'État.
Chartain & Yvelines. Inventaire général des titres, des
bailliages, terres, seigneuries et fiefs des Clayes, La Cranne, La Houssaye, la Douderie, le Foiret, appartenants à messire Julien Denis Coignet, chevalier, conseiller du Roy et sa
cour de Parlement, situez au Val de Gallic, près Villepreux, diocèse de Chartres.1739.
Registre in-folio, plein veau, aux armes.
Estimé 1 500 euros (avril 2005).
Terriers de Massy, Chilly & Longjumeau 1776-1780.
Bornement général des
biens du marquis de Thuisy, à Saint Souplet et Saint Rémy de Py. 1786-1788.
Registre in-folio
Vendu 1 800 euros lors de la vente aux enchères organisée à Drouot
le 1er juillet 2003. Acquis par l'État.